Comme promis voici un premier post suite à la publication d’un rapport très complet sur l’incinération des déchets déjà mentionné ici. Je vais découper l’analyse du rapport en plusieurs petits articles un peu plus digestes.

Les auteurs
Dans ce domaine où les lobbies pro et contre incinérateurs s’affrontent, il est important de situer qui est à l’origine du rapport. Les auteurs font partie de plusieurs organisation différentes opérant au niveau nationaux et internationaux sur la toxicité de substances chimiques et la gestion des déchets. Nous avons donc un rapport rédigé par les méchants écologistes, qui mérite tout de même un détour pour le lobby pro-incinération (never too late ?)

Arnika est une ONG tchèque qui s’est trouvé pour mission de protéger l’environnement pour les générations à venir. Ils ont un vécu dans le context de l’incinération des déchets avec leur campagne « Don’t Burn, Recycle! » (Ne brulez pas, recyclez) qui appelle les politiciens et le public de s’opposer plus activement contre l’automatisme de l’incinération des déchets.
CREPD est le centre de Recherche et d’Education pour le Développement basé au Cameroun, une NGO qui a pour but de promouvoir un développement durable dans les pays d’Afrique sub-sahariens.
IPEN est un réseau de plus de 600 NGO’s qui oeuvrent pour un monde avec moins de substances toxiques qui nous entourent.
CEJAD est le centre pour la justice environnementale et le développement, une NGO basée au Kenya. Ils travaillent pour une gestion raisonnée des substances chimique et des déchets pour protéger l’environnement et la santé humaine.
Toxics Free Australia est une ONG qui oeuvre pour la baisse de pollution et la protection de l’environnement.
Le contenu du rapport
Le rapport passe en revue une multitude de sujets autour de l’incinération. Les grandes catégories sont:
- L’introduction (elle mérite d’être mentionnée car elle donne très bien le ton)
- Définition de l’incinération (différentiation entre différents fins de l’incinération), la pyrolyse et le recyclage chimique
- Les impacts environnementaux de l’incinération (Air, sol, eau + études de cas)
- Les incinérateurs dans l’écosystème de la Terre (role dans le changement climatique, la pollution, biodiversité, flux de phosphore et de l’azote)
- Les substances toxiques issues des incinérateurs, leurs flux et impacts sur la santé
- Impact des incinérateurs sur la santé humaine
- Accidents connus d’incinérateurs
- Alternatives à l’incinération
- L’économie et finances autour de l’incinération
- La surcapacité en incinération
- L’incinération et la société civile – études de cas
On peut déjà voir émerger certains sujets que nous évoquons depuis un certain temps ici, comme les impacts de pollution, santé, la surcapacité en incinération ainsi que les alternatives.
Nous apprendrons donc d’avantage sur des modèles alternatifs, mais aussi sur la dangerosité des sites industriels existants. Comme tous les sujets traités dans ce rapport sont d’intérêt, je vais essayer de résumer les points clés de chaque section et développer certains un peu plus.
L’introduction
Les premiers paragraphes disent déjà presque tout sur l’aberration du monde créé par l’homme pour la richesse matérielle:
L’ajout de plastique et d’apports de l’industrie pétrochimique est très étroitement lié à notre production de matériaux aujourd’hui. Ces produits ont une fin de vie et sont jetés dans notre mode de vie actuel. Nous nous éloignons ainsi des cycles naturels de décomposition et regeneration. La production de déchets par les humains est très étroitement lié à la triple crise planétaire du changement climatique, la pollution et la perte de la biodiversité.
Dans beaucoup de pays, les décharges sont encore la norme. L’incinération est souvent promu comme étant LA solution IDEALE pour le problème des déchets, fournissant de l’électricité et de la chaleur en bonus. (étrangement identique à la proposition de CALITOM, ne trouvez-vous pas?).
N’avons nous pas d’autres solution que ces deux? Est-ce que l’incinération est réellement une technologie sure pour détruire ces ressources finies sur terre indéfiniment?
Le rapport s’adresse surtout aux organisation de citoyens (comme nous d’ailleurs), et les gouvernements locaux qui sont confrontés à ces choix à faire pour l’avenir et le présent.
Une dernière note pour nous citoyens du Grand-Angoulême, le rapport montre certains effets néfastes sur les communes où sont implantés des incinérateurs sur l’exemple du manque à suivre la règlementation Européenne, même sur des « équipement récent, aux normes etc ». Nous sommes donc malheureusement pile dans le sujet ici à Angoulême.
Le rapport s’ajoute sur une longue liste de certitudes que l’incinération ne fait que retarder des politiques de gestion de déchets plus durables et donc aussi l’économie circulaire déjà promue au sein de l’UE. L’argumentation que l’incinération est de l’économie circulaire ne tenant pas du tout – un argument défendu par le COCIP depuis le début, mais non entendu et contre argumenté par CALITOM pour l’instant.
Affaire à suivre dans le prochain post.