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LES DOUTEUX CALCULS DE CALITOM SUR LE DIMENSIONNEMENT CAPACITAIRE DE L’INCINÉRATEUR D’ANGOULÊME

  • Questionnons-nous sur la pertinence d’une capacité d’incinération à 120 000t. La construction d’une telle installation sur ce territoire pose un problème dans son principe même et n’apparaît pas justifié au regard de la production de déchets à venir. Pendant le même temps il apparait que les deux incinérateurs de La Rochelle et celui de Rochefort recherchent des déchets car ils ne tournent pas à leur pleine capacité ainsi que le rapporte Sud Ouest dans un récent article.
    • Le Comité de Calitom prévoit dans son Programme Local de Prévention des Déchets Ménagers et Assimilés un objectif de -20% de déchets entre 2020 et 2025. Si les gisements de déchets représentaient en 2022 environ 165 000 tonnes (provenant des territoires de Calitom, du SMICVAL et de la Communauté de Commune de Haute Saintonge), une diminution de -20% d’ici 2025 représenterait 132 000 tonnes de déchets en 2025.Or, la mise en service de l’incinérateur n’est pas prévue avant la mi-2029.
    • Si un objectif de -20% est prévu d’ici 2025, l’application d’un même principe de réduction d’ici 2030 impliquerait un tonnage de 105 600 tonnes en 2030, et 84 480 tonnes en 2035.

Partant, la création d’une installation d’incinération d’une capacité de 120 000 tonnes censée être exploitée plusieurs dizaines d’années à partir de 2030 n’est pas justifiée dans le département de Charente et autres, et ce d’autant plus que ces estimations ne prennent pas en compte la baisse des déchets attendue sur le territoire en application des politiques nationales et en particulier des objectifs du plan national de prévention des déchets, lequel prévoit en outre, en application de la loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire du 10 février 2020 :

–           augmenter le réemploi et réutilisation des déchets pour atteindre une quantité équivalente à 5 % du tonnage des déchets ménagers en 2030 (loi anti-gaspillage – article 4) ;

–           atteindre une part des emballages réemployés mis sur le marché de 5 % en 2023 et 10 % en 2027 (loi anti-gaspillage – article 9) ;

–           réduire le gaspillage alimentaire de 50 % d’ici 2025, par rapport à 2015, dans la distribution alimentaire et la restauration collective, et de 50 % d’ici 2030, par rapport à 2015, dans la consommation, la production, la transformation et la restauration commerciale (loi anti-gaspillage – article 11) ;

– viser la fin de la mise sur le marché d’emballages en plastique à usage unique d’ici à 2040 (loi anti-gaspillage – article 7) ;

– réduire de 50 % d’ici 2030 le nombre de bouteilles en plastique à usage unique pour boisson mises sur le marché (loi anti-gaspillage – article 66).

En conclusion nous ne pouvons avoir que des doutes sur la sincérité et l’exactitude de la méthode de calcul du budget estimé pour la construction de cette usine d’incinération, pour mémoire 110 millions d’euros estimés à la louche, mais Calitom refuse de communiquer le détail et reste sur une posture totalement opaque sur ce point comme sur d’autres et notamment toute la partie concernant l’impact sanitaire et environnemental sur les habitants dans le périmètre de distribution des polluants soit plusieurs kilomètres.