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ALERTE ROUGE A ANGOULÊME

Alerte rouge en Charente : la construction d’un incinérateur de grande capacité (120 000 tonnes soit le double des besoins du département) sur les rives du fleuve Charente exactement plein ouest par rapport à l’agglomération d’Angoulême jouxtant le site prévu, nous inquiète. Il est fondamental d’envisager les nombreux impacts négatifs qui en résulteront et qui toucheront environ 60 000 habitants (il s’agit d’une construction dont la cheminée culminera à 42 mètres). Vous trouverez ci-dessous un bref descriptif des effets négatifs les plus courants et les plus avérés.

La santé : Il convient de souligner que le carburant principal de ces chaudières, pour maintenir une température de 900 ° environ, est constitué par le contenu des sacs jaunes et donc essentiellement des matières plastiques ! Cet incinérateur devra, aux dernières nouvelles également traiter les boues des stations d’épuration Des études existent montrant des risques respiratoires, des maladies cardiovasculaires voire des cancers liés à ces matières plastiques (cf. dioxines, PFAS « … Le rapport signale en outre le cas des incinérateurs de déchets – dont la France est l’une des championnes d’Europe, avec 126 installations. Non seulement le traitement des PFAS dans les fumées n’est pas pris en compte en l’absence de normes et de méthode d’analyse, mais, faute d’atteindre la température nécessaire à leur élimination… cf.  https://journal.lemonde.fr/data/2841/reader/reader.html…). En bref c’est la santé des résidents qui sera impactée. L’argument du syndicat de traitement des ordures ménagères (CALITOM) mettant en avant la capacité de chauffer 30 000 logements se fera au prix d’un risque élevé de diverses maladies auprès de 60 000 habitants riverains.

L’environnement : ces structures entrainent des émissions polluantes (plusieurs centaines) dont des dioxines, des métaux lourds, des PFAS (substances per- et poly-fluororalkylées dits polluants éternels), des gaz toxiques, des particules fines…). Une mention particulière sur ces dernières (il en existe plusieurs milliers) dont la présence n’est pas prise en compte dans l’émission des fumées (consulter l’excellent rapport de l’IGEDD sur cet inquiétant sujet : https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/014323-01_rapport-publie_cle518a1c.pdf . Actuellement on peut espérer une vingtaine de filtres dont l’efficacité n’est pas de 100%, et les résidus ultras polluants des filtres doivent être enfouis !! l’emplacement de cette usine sur la rive du fleuve entraînera un risque important de contamination de la qualité de l’air, de l’eau et générera donc de profondes perturbations de la vie aquatique et des écosystèmes. Une implantation d’un élément hautement polluant est la porte ouverte à l’installation d’autres industries polluantes sous les vents dominants d’ouest.

Une vallée défigurée : Cette méga structure de béton et de métal mesurera 30 mètres de haut soit autant que la hauteur de la cathédrale d’Angoulême (32 mètres) dont  la cheminée culminera à 42 mètres. L’harmonie des paysages de la vallée sera irrémédiablement détruite et nuira au tourisme. Exactement en face nous avons une voie verte (l’ancien chemin de halage), classée Natura 2000, constituant un maillon de la Flowvélo qui court sur 350km partant de la Dordogne pour se terminer à l’île d’Aix en Charente Maritime.! Or selon le magazine du département CHARENTE Mag n° 112: « le fleuve Charente représente un patrimoine naturel qui nécessite un soin particulier… »,  dans le supplément de juin 2023 : voir l’article «  LA CHARENTE : UN PATRIMOINE FLUVIAL EXCEPTIONNEL MAIS VULNÉRABLE » et encore « …la Charente (…) et en fait un élément remarquable à l’échelle européenne », dont acte !!Voir aussi l’étude de JM Carozza, Duquesne, Plumejeaud-Perreau « trajectoire d’évolution d’un cours d’eau à très faible énergie : le cas de la Charente entre Angoulême et Saintes »  https://hal.science/hal-02615143/document .

L’histoire et la culture n’ont pas de place dans ce monde-là. Avons-nous besoin du tourisme ? l’impact économique ne peut qu’être négatif à court et moyen terme.

Nuisances : Il parait que les nouveaux incinérateurs (UVE ou Unité de Valorisation Énergétique disent les technocrates) ne génèrent pas d’odeurs, pas de pollution, pas de bruit (la chaudière sera totalement silencieuse, les promesse n‘engagent que ceux qui les écoutent !). Ne parlons pas des charrois de camions (environ 20 000 mouvements à l’année) qui entrainent bruits, odeurs, vibrations, défonçage des routes etc. La qualité de vie des habitants sur le trajet deviendra un cauchemar

En conclusion il est urgent de refaire des études objectives approfondies d’impact sur l’environnement ainsi qu’une véritable et honnête consultation des habitants avant de prendre la moindre décision. Ces études devront examiner sérieusement des localisations alternatives. Des méthodes différentes de gestion des déchets comme la priorisation le recyclage associée à la réduction des déchets et l’examen de nouvelles méthodes (cf https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/neolithe-ouvre-une-troisieme-voie-de-traitement-des-dechets-non-recyclables-121519/) doivent être explorées avant de décider d’un choix permettant de minimiser les effets négatifs sur la santé, l’environnement et  le bien-vivre des résidants.

En outre ce qui nous attend sera préoccupations permanentes liée à la pollution, une baisse significative du tourisme. Cela générera inévitablement une baisse d’attractivité économique de la région auprès des entreprises qui impactera la création d’emplois. Pour en finir notons qu’au niveau national le nombre total d’incinérateurs est suffisant ainsi d’ailleurs que sur le plan régional. (Cf article du monde ci-dessus et rapport de l’IGEDD)